Discours de Jules Ferry
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Depuis le début des années 1880, la France cherche à coloniser de nouveaux territoires. La Tunisie, en 1881, l'Annam en 1883 et le Tonkin en 1885 deviennent des protectorats français. La séance parlementaire du 28 juillet 1885 est consacrée à la discussion d'un projet de crédits extraordinaires pour financer une expédition à Madagascar où la France tente d'imposer son protectorat.
Jules Ferry, ancien maire et député de Paris, est le porte-parole de cette nouvelle politique de conquête coloniale et défend dans ce discours, face à un adversaire de taille qu'est George Clemenceau, les bienfaits économiques, humanitaires et stratégiques du colonialisme.
Les colonies sont, pour les pays riches, un placement de capitaux des plus avantageux. L'illustre Stuart Mill a consacré un chapitre de son ouvrage à faire cette démonstration, et il le résume ainsi : « pour les pays vieux et riches, la colonisation est une des meilleures affaires auxquelles il puisse se livrer. » [...]
La question coloniale c'est pour les pays voués par la nature même de leur industrie à une grande exportation, comme la nôtre, la question même des débouchés. [...]
Messieurs, à ce point de vue particulier, mais de la plus haute importance, au temps où nous sommes et dans la crise que traversent toutes les industries européennes, la fondation d'une colonie c'est la création d'un débouché. [...]
Il y a un second point, [...] c'est le côté humanitaire et civilisateur de la question. Il faut dire ouvertement qu'en effet, les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. [...] Elles ont le devoir de civiliser des races inférieures...
Est-ce que quelqu'un peut nier qu'il y a plus de justice, plus d'ordre matériel et moral, plus d'équité, plus de vertus sociales en Afrique du Nord depuis que la France a fait sa conquête ? [...]
Les nations au temps où nous sommes, ne sont grandes que par l'activité qu'elles développent. Rayonner sans agir, sans se mêler aux affaires du monde, [...] en regardant comme un piège, comme une aventure, toute expansion vers l'Afrique ou vers l'Orient, c'est abdiquer. [...]